Dans les systèmes multiphasés (mélanges de polymères immiscibles, composites), réduire la dimension des phases conduit à une augmentation des interfaces et accroit leur importance. On observe en particulier des modifications dans ces régions interfaciales, au niveau de la mobilité des chaînes macromoléculaires (phase intercristalline, phase amorphe rigide, phénomènes de confinement…), de la création d’une structure ou d’une phase altérée (interphase, transcristallinité ou décohésion à l’interface entre une matrice et une charge…).
Les questions posées concernent par exemple la cristallisation des polymères confinés et les effets d'orientation qui en résultent, et le lien avec les propriétés barrières ou électro-actives des polymères, mais aussi l'évaluation des propriétés intrinsèques (mécaniques, rhéologiques) des polymères aux interfaces.
Dans ce domaine, nous nous appuyons entre autres sur le procédé de coextrusion multinanocouche, à visée industrielle. Ce travail nous conduit à employer des méthodes expérimentales fines (technique de microscopie à sonde locale type microscopie à force atomique, diffraction des rayons X synchrotron, analyse enthalpique différentielle modulée, rhéométrie élongationnelle, système rhéo-optique…) afin de caractériser les interfaces et interphases et étudier leurs effets sur les propriétés macroscopiques du système.
Films multinanocouches observés par microscopie à force atomique